Présidentielles 2007 : réponse de François Bayrou au courrier de la Fraap

Publication-réponse au courrier de la Fraap aux candidat(e)s à l’élection présidentielle 2007 : réponse de François Bayrou, candidat de l’UDF (Union pour la Démocratie Française)

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Paris, le 8 avril 2007,

Monsieur le Président,

C’est avec un grand intérêt que j’ai pris connaissance de votre lettre attirant l’attention de François Bayrou sur la situation des artistes plasticiens et celle des associations d’artistes.
Si les politiques publiques en faveur des arts plastiques ont connu dans les années 1980 un fort développement, il devient aujourd’hui urgent de réformer le système public de « soutien » à l’art contemporain qui se montre trop souvent contre-productif. En effet, la simple hausse des crédits publics ne suffira pas à remédier à l’ensemble des difficultés qui touchent cette discipline artistique.

François Bayrou est convaincu qu’une réforme de la Délégation aux arts plastiques qui aura pour objectif d’obtenir des résultats probants en termes de démocratisation culturelle est nécessaire. Il conviendra également de réfléchir à l’éventualité d’un rapprochement entre la Direction des Musées de France et la Délégation aux arts plastiques, car séparer la création contemporain et l’héritage du passé n’a pas de raison d’être dans les arts plastiques. Si une telle division administrative avait un sens à une époque où les conservateurs de musées étaient encore souvent hostiles à la création contemporaine, cette époque est largement révolue aujourd’hui, comme le montre, fort heureusement, la présence de l’art contemporain dans certains des plus grands musées d’art ancien.

Cette volonté de réforme doit s’accompagner d’une évaluation de l’Association Française d’Action Artistique 1 qui, bien que possédant un statut d’association 1901, est largement financée par les pouvoirs publics. Ses missions doivent évoluer car la faiblesse du rayonnement des artistes contemporains français à l’étranger traduit les limites de cette structure en termes d’arts plastiques. La promotion des artistes français, tant sur le territoire national où ils n’ont pas toujours la visibilité suffisante dans les grandes institutions nationales et régionales, qu’au niveau international, doit constituer une priorité culturelle en faveur des arts plastiques.

Par ailleurs, le point essentiel de la politique à mener est de donner à l’art et, en particulier, à l’art contemporain, la place qui devrait être la sienne dans la société, notamment en entreprenant une audacieuse politique de sensibilisation et de formation auprès de tous les citoyens dans le cadre du système éducatif. C’est ce que propose François Bayrou, qui a fait de l’éducation à tous les arts la priorité de sa politique culturelle.

Tout jeune doit bénéficier de cette sensibilisation à l’art, dispensée en partie par des enseignants, en partie par des artistes extérieurs au système scolaire. Enfin, si le développement d’un droit de présentation est une question légitime, car il s’agit d’un droit d’auteur comme un autre, il ne faut pas que cela se retourne contre les intérêts des artistes eux-mêmes, vue l’économie déjà très fragile de l’organisation d’expositions par les collectivités publiques. C’est donc en partenariat avec les artistes qu’il conviendra d’étudier les modalités de mise en place de cette rémunération.

Merci d’avoir pris la peine de nous écrire.

Je vous prie de croire, monsieur le Président, à l’assurance de mes sentiments les meilleurs.

Marielle de Sarnez.

1 Note de la Fraap : le 15 mai 2006, l’Association Française d’Action Artistique (AFAA) et l’Association pour la Diffusion de la Pensée Française (ADPF) se sont réunies pour former Cultures France