Les Lieux intermédiaires et indépendants

En janvier 2014, s’est tenu le Forum National des Lieux Intermédiaires et Indépendants à Mantes-la-Jolie au Collectif 12. S’expriment alors clairement l’envie et la nécessité de constituer une Coordination Nationale. Les lieux intermédiaires et indépendants, porteurs de singularités dans leur manière d’être et d’agir, ont partagé l’urgence de la mise en visibilité de leurs actions, de leur pertinence et de leur persistance.

Publié en ligne le et mis à jour le .

Dès 2014, Les 11 réseaux du comité de pilotage, Actes-If, Artfactories/Autre(s)pARTs, THEEMA, la Fraap, la FEDELIMA, le SYNAVI, l’UFISC, la Fédération des Arts de la Rue Rhône-Alpes, le RIF, le DOG, le LIEN, ont entrepris un travail de rédaction de Charte allant dans ce sens, à partir d’un travail de référentiel réalisé par Philippe Henry associé à Jules Desgoutte.

Les lieux intermédiaires et indépendants seront cités dans la Loi création, architecture et patrimoine de 2016

Aujourd’hui la Fraap poursuit son travail au sein de la CNLII pour une meilleure visibilité et une véritable reconnaissance de ces lieux.

Eléments de définition#

Une fiche repère rédigée par Cécile Offroy pour Opale les décrit de la manière suivante :

Nés en marge des institutions, les lieux intermédiaires s’apparentent à un ensemble d’initiatives « de la société civile, de collectifs, de groupes d’artistes », liées aux « mouvements culturels alternatifs », historiquement à l’origine de la création de lieux de fabrique depuis les années 1960-1970 aux États-Unis, puis en Europe et dans le monde.
Fréquemment implantés dans des bâtiments désaffectés – usines, entrepôts, hôpitaux… –, les lieux intermédiaires s’inscrivent dans le mouvement des friches culturelles qui accompagne, depuis une quarantaine d’années, la reconversion des sites désindustrialisés et la revitalisation de certaines zones rurales. Il s’agit de lieux « en cours de “reterritorialisation” et de “patrimonialisation” : dans ce lieu abandonné, la société met des valeurs, et les artistes trouvent une source d’inspiration dans le genius loci ».

Protéiformes et hétérogènes, les lieux intermédiaires sont des espaces de travail, de création et parfois de diffusion artistique et culturelle partagés. Ils proposent des locaux, des équipements, voire des services mutualisés aux artistes et aux travailleurs culturels du territoire où ils sont implantés et accueillent la population à l’occasion d’activités et de manifestations diverses. Ils composent un vaste ensemble de lieux « non institutionnels, multiculturels, accueillant des collectifs d’artistes, souvent implantés sur des friches industrielles et dans leur grande majorité dans des quartiers défavorisés. Leur objectif est d’aller à la rencontre du public quel que soit le lieu […] et de créer ainsi une mixité sociale par des initiatives à tarification très réduite, voire parfois gratuite, dans un climat de convivialité1 ».

Les lieux intermédiaires trouvent ainsi leur place dans un courant où se multiplient et s’amplifient expérimentations collectives et initiatives coopératives, qui « mettent l’art à contribution pour réenchanter la ville, ou entrevoient de nouvelles écologies urbaines qui laisseraient plus de place aux sociabilités et à la participation active des citoyens. Tous ces imaginaires agissent sur les pratiques sociales, mais de façon fragmentée, et souvent avec une faible visibilité ». Car, malgré l’intérêt ou la fascination qu’ils suscitent, la capacité d’inventivité et d’adaptation des lieux intermédiaires est méconnue, leur démarche artistique est mésestimée, leur apport économique et social sur les parcours d’artistes et sur leurs territoires d’implantation est minimisé.

Rejoindre la Coordination nationale des lieux intermédiaires et indépendants (CNLII) / Comprendre la démarche#

Vous pouvez

  • signer la charte en tant que lieu intermédiaire et indépendant qui se reconnait en celle-ci ou en soutien à la démarche et au travail de la Coordination nationale des lieux intermédiaires et indépendants
  • vous identifier sur la cartographie des lieux intermédiaires et indépendants
  • provoquer des rencontres à tous les échelons territoriaux afin de faire mouvement